LES FLEURS DU MALE
POESIE
Océan
En ce vaste empire liquide
Que de cercueils mouvants
Des corps anonymes et putrides
Projettent des films émouvants
Eaux glauques que polluent
Tous ces cadavres qui fuient
En vos seins malsains et goulus
S’organisent d’obscènes orgies
Engrais fumiers humains
En vos abyssales profondeurs
Fertilisent les fonds marins
Apocalypses paroxysmes d’horreur
Là s’abrègent des destins
Vous transformez des êtres chers
En macabres salaisons
Et c’est la mort comme salaire
Dans vos translucides prisons
En vos eaux devenues enfer
Nos os entonnent leurs propres oraisons
Voyage à destination de lamort
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Le voyage à destination de la mort
Vient juste de s’ébranler
La frêle barque quitte le port
Sous un beau ciel étoilé
Les jeunes installés à son bord
Supplient les vagues affolées
La barque file vers le nord
Poussée par un moteur éculé
Le voyage à destination de la mort
Vient juste de s’ébranler
La frêle barque quitte le port
Sous un beau ciel étoilé
Ce vent qui souffle très fort
Malmène l’embarcation fêlée
Les jeunes malgré leurs efforts
Par-dessus bord sont basculés
Le voyage à destination de la mort
Vient juste de s’ébranler
La frêle barque quitte le port
Sous un beau ciel étoilé
Oh qu’il est triste le sort
La barque vient de couler
Ses jeunes luttent contre la mort
Dans les flots sombres et gelés
Le voyage à destination de la mort
Vient juste de s’ébranler
La frêle barque quitte le port
Sous un beau ciel étoilé
La mer repue rejette les corps
Sur les sables et sur les galets
Elle est sans cœur et sans remord
Pour ceux qui veulent la violer
Le voyage à destination de la mort
Vient juste de s’ébranler
La frêle barque quitte le port
Sous un beau ciel étoilé
En ces pays sans aurore
Où il est interdit de se rebeller
Des jeunes repartiront encore
Vers cet occident ensorcelé
Le voyage à destination de la mort
Vient juste de s’ébranler
La frêle barque quitte le port
Sous un beau ciel étoilé
Voyage à destination de lamort
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e voyage à destination de la mort
Le voyage à destination de la mort
Vient juste de s’ébranler
La frêle barque quitte le port
Sous un beau ciel étoilé
Les jeunes installés à son bord
Supplient les vagues affolées
La barque file vers le nord
Poussée par un moteur éculé
Le voyage à destination de la mort
Vient juste de s’ébranler
La frêle barque quitte le port
Sous un beau ciel étoilé
Ce vent qui souffle très fort
Malmène l’embarcation fêlée
Les jeunes malgré leurs efforts
Par-dessus bord sont basculés
Le voyage à destination de la mort
Vient juste de s’ébranler
La frêle barque quitte le port
Sous un beau ciel étoilé
La fille aux yeux verts
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La fille aux yeux verts
Dites à la fille aux yeux verts
Et aux perverses paupières
Captive dans la cage pleine de dorures
Qu’avec elle je ne sais que faire
J’ai perdu tous mes repères
Rien qu’à évoquer ses seins si durs
Volontiers je prendrai ce café amer
Qu’elle m’a gentiment offert
Dans la tasse au dessous de la ceinture
Pitié
Pitié
Tel un arbre poussant au bord du précipice
Je suis frappé de maléfices
Oh mon dieu vous en êtes témoin
Je suis comme l’esclave de service
Qui plie sous les sévices
Menant une vie de chien
Seule Fatima de l’antique Sitifis
Généreuse et sans artifices
M’offrit la chaleur de ses seins
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